Courage

Tout ce que je savais, c’est que je voulais fuir à tout prix cette réalité. J’avais besoin d’être libre, de ne penser à rien. De faire de grands projets, en réaliser certains par la suite.

Mais j’avais tellement de points d’attaches… Des souvenirs, des blessures, des joies ancrées à un tel point en moi-même, qu’ils agissaient comme des gardiens de prison. On ne me laissait pas libre. Que se soit mon coeur, mon esprit, mon âme: ce qui me permettait d’avancer s’était évanoui, endormi, comme ankylosé par une douleur qui pouvait se traduire par un manque cru de courage.

Il restait une semaine de temps à tuer. Une semaine où il fallait se dire: profite, pense à si demain, tu mourrais. Et bien, je mourrai désoeuvrée, vide, et bleue.

C’est comme si je m’obstinais à me rendre aveugle au sujet de mes volontés… Comme si je m’empêchais moi-même d’avoir une raison de vivre, un combat. C’est, en soit, une sorte d’auto-destruction terrible, car l’on se sent d’une violente impuissance. On est pendu à un destin sans saveur, sans plaisir. On rit parce qu’on se rend compte que tout est futile, et on pleure pour la même raison. C’est comme manger une mousse au chocolat, alors que l’on a perdu le goût. On s’imagine que ce sera bon, mais cela laisse un goût ni plus ni moins amer.

Le monde entier paraît alors gris, il semble avoir perdu toutes ses couleurs. Et les gens paraissent lointains, filent, comme des ombres.

On est victime, alors, de soi-même. Et on en est bien navrés.

Circa 2009

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